jeudi 8 mai 2008

Le numéro 5 (mai-juin) est en kiosque : la couverture

Le numéro 5 (mai-juin) est en kiosque : au sommaire

  • Yves Citton : Il faut défendre la société littéraire

à propos de

- Jacques Bouveresse, La Connaissance de l’écrivain

- Tzvetan Todorov, La Littérature en péril

- Pierre Piret (dir.), La Littérature à l’ère de la reproductibilité technique

- Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Berchtold et Jean-Paul Sermain, L’Événement climatique et ses représentations

  • Marc Escola :Voir de loin. Extension du domaine de l’histoire littéraire

à propos de

- Franco Moretti, Graphes, cartes et arbres. Modèles abstraits pour une autre histoire de la littérature

  • Christophe Fiat : La jeune fille à la bombe

  • Xavier Vigna : Clio contre Carvalho. L’historiographie de 68

à propos de

- Antoine Artous, Didier Epstajn et Patrick Silberstein (coord.), La France des années 68

- Serge Audier, La Pensée anti-68

- Philippe Artières et Michelle Zancarini-Fournel (dir.), 68, une histoire collective

- Dominique Damamme, Boris Gobille, Frédérique Matonti et Bernard Pudal, Mai-juin 68

  • Antonio Negri : Retour sur les « années de plomb »

Entretien réalisé par Steffen Vogel

  • Peter Hallward : L’hypothèse communiste

à propos de

- Alain Badiou, De quoi Sarkozy est-il le nom ?

  • Thierry Labica : La culture n’est pas une marchandise : c’est un gouvernement

à propos de

- Alain Brossat, Le Grand Dégoût culturel

  • François Cusset : Le champ postcolonial et l’épouvantail postmoderne

à propos de

- Jean-Loup Amselle, L’Occident décroché. Enquête sur les postcolonialismes

  • Philippe Beck : Merlin

  • Alain de Libera : Landerneau terre d’Islam

  • Gilles Sainati : L’hystérie sécuritaire. Projets politiques ou effets de structure

à propos de

- Armand Mattelart, La Globalisation de la surveillance

- Laurent Bonelli, La France qui a peur

- Laurent Mucchielli (dir.), La Frénésie sécuritaire

  • Frédécric Neyrat : Géo-critique du capitalisme

à propos de

- David Harvey, Géographie de la domination

  • Charlotte Brives : L’ethnologue et la mouche drosophile : au cœur ’un laboratoire japonais

à propos de

- Sophie Houdart, La Cour des miracles

  • Warren Montag : Sémites, ou la fiction de l’Autre

à propos de

- Gil Anidjar, Semites: Race, Religion, Literature

Sur le Web (revuedeslivres.net) :

  • Jérôme Vidal : Les « temps nouveaux », le populisme autoritaire et l’avenir de la gauche. Détour par la Grande-Bretagne

à propos de

- Stuart Hall, Le Populisme autoritaire. Puissance de la droite et impuissance de la gauche au temps du thatchérisme et du blairisme

Iconographie : Terry Castle, Yuki Onodera et Daniel J. Gerstle

mercredi 7 mai 2008

"... une efflorescence de maisons d'édition et de revues..."

[...] Or cette tendance de fond [la réaction politique et culturelle anti-68] est contrecarrée depuis quelques années par les progrès de l'historiographie, qui ont donné de Mai 68 une tout autre image que celle d'un événement dont le message serait à rechercher dans les moeurs ou dans un effet de connivence générationnelle. Ce renouvellement s'accompagne d'un dynamisme de la pensée radicale, lequel se traduit à son tour par une efflorescence de maisons d'édition et de revues, parfois animées par de très jeunes gens. Depuis la chute du Mur de Berlin, l'extrême gauche se trouve en effet confrontée à un défi qui stimule sa productivité théorique : celui de reconstruire une critique du néolibéralisme après l'échec du communisme, tout en faisant l'économie de la violence. Sur ce point-là, la lutte à fleurets relativement mouchetés de Mai 68 peut servir de modèle alternatif. De même que les mouvements de libération collective des minorités, qui en sont plus ou moins issus, battent en brèche l'idée que le legs de 1968 puisse se réduire à l'émergence d'un néobourgeois individualiste pressé de « jouir sans entraves ».

Nul doute que ces noeuds-là stimulent les théoriciens de l'extrême gauche et suscitent de ce côté-là un bouillonnement. Il contraste avec l'ambiance crépusculaire qui semble s'être emparée de la réflexion libérale qui se réclame d'Aron et de Tocqueville. Alors qu'on voit des philosophes comme le Français Alain Badiou, les Italiens Antonio Negri ou Giorgio Agamben, l'Américain Michael Hardt ou le Slovène Slavoj Zizek constituer, parfois de façon brouillonne, une nouvelle constellation de philosophie politique critique, la tradition libérale en France s'est comme figée sur sa posture mélancolique ou décliniste. Quand elle n'est pas devenue franchement réactionnaire !

Nicolas Weill, extrait de "La pensée anti-Mai 68 s'épuise", in Le Monde du 26 avril 2008.